Gastronomie bordelaise : en 2023, Bordeaux a enregistré une hausse de 7 % des ouvertures de restaurants, tandis que 68 % des visiteurs déclaraient venir « aussi pour manger ». Un record. Dans une ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2007, la table se révèle un moteur culturel et économique. Préparez vos papilles : les spécialités culinaires de Bordeaux n’ont jamais été aussi créatives.

Cartographie des spécialités bordelaises incontournables

La tradition culinaire locale ne se résume pas au cannelé. Elle s’enracine dans une histoire maritime, viticole et populaire.

  • Cannelé : apparu au XVIIIᵉ siècle dans les couvents, il se vend aujourd’hui à plus de 35 millions d’unités par an en Gironde (chiffre 2023 de l’INSEE).
  • Entrecôte à la bordelaise : sauce au vin rouge, moelle et échalotes, héritage direct des boucheries des quais.
  • Lamproie à la bordelaise : documentée dès 1865 dans le Mémorial de la Gironde, préparée au sang, cuite longuement.
  • Grenier médocain : charcuterie épicée inscrite depuis 2020 à l’Inventaire du patrimoine culinaire français.
  • Huitres du bassin d’Arcachon : 9 700 tonnes produites en 2023, soit 12 % de la conchyliculture nationale.

Ces plats s’accompagnent logiquement des 65 appellations d’origine contrôlée du vignoble bordelais, créant un écosystème gustatif unique.

Le rôle des marchés

Le Marché des Capucins (ouvert depuis 1749) reste l’épicentre. On y dénombre 103 commerçants permanents début 2024. Les circuits courts explosent : 41 % des stands proposent désormais des produits labellisés « Gironde Aliments ».

Pourquoi la gastronomie bordelaise séduit-elle les foodies du monde entier ?

La réponse tient en trois points : terroir, talent, expérience.

  1. Terroir : côte Atlantique, estuaire de la Gironde, forêt landaise. Cette diversité offre poissons, viandes, légumes primeurs et cépages variés.
  2. Talent : la métropole compte aujourd’hui 11 restaurants étoilés Michelin, contre 7 en 2019 (+57 %).
  3. Expérience : œnotourisme, ateliers de mixologie au cognac (voisin de 130 km), visites guidées « street food du port de la Lune ».

En 2023, la plateforme de réservation TheFork a classé Bordeaux deuxième ville française la plus recherchée pour la catégorie « gastronomie + vin ». Ce positionnement s’exporte : 26 % des réservations provenaient d’utilisateurs étrangers, en tête les Espagnols et les Américains.

Chefs et établissements qui font bouger les lignes

La scène culinaire locale voit cohabiter grands noms, bistrots créatifs et initiatives solidaires.

Les locomotives étoilées

  • Gordon Ramsay au Pressoir d’Argent (Place de la Comédie). Deux étoiles depuis 2016, 28 couverts, menu dégustation à 295 €.
  • Philippe Etchebest au Quatrième Mur, installé dans l’Opéra National. Une étoile depuis 2018, formule déjeuner à 39 €.
  • Tanguy Laviale chez Garopapilles. Étoile conservée en 2024, cave de 550 références.

Focus sur les ouvertures 2024

  • Café Utopie (Quartier Saint-Michel) : table végétale, zéro déchet, fermentation maison.
  • La Lamproie Noire (Bastide) : bistronomie fluviale, sourcing direct auprès des pêcheurs de Saint-Terre.
  • Bordeaux Burger Club (Chartrons) : smash burger au bœuf bazadais, pain brioché au sarrasin.

D’un côté, la haute cuisine préserve les codes classiques. De l’autre, des concepts éphémères (dark kitchens, food-trucks) dynamisent les soirs de match au Matmut Atlantique. Cette dualité alimente un bouillonnement dont profitent 2 200 emplois directs dans la restauration locale (DREETS Nouvelle-Aquitaine, 2024).

Comment déguster Bordeaux demain : tendances et perspectives 2024-2025

Le paysage gastronomique suit des courants précis.

  • Montée du locavorisme : +18 % de restaurants certifiés « Terroir Gironde » en six mois.
  • Explosion de la street food de qualité : 37 food-trucks répertoriés par la mairie en mars 2024, contre 24 en 2022.
  • Accords mets–vins non alcoolisés : succès des moûts de raisin fermentés faiblement. Les caves sans alcool Ondine (rue Sainte-Catherine) voient leurs ventes bondir de 42 %.
  • Tech et traçabilité : QR codes renseignant sur l’empreinte carbone, déjà adoptés par 63 restaurants de la métropole.
  • Redécouverte des légumineuses du Sud-Ouest : coco de Paimpol, haricot maïs local, présents dans 22 % des menus d’hiver 2023-2024.

Quelles opportunités pour le tourisme culinaire ?

Les agences comme Bordeaux Wine Trip proposent depuis janvier 2024 un package « marche + marché + atelier cannelé » à 89 €. L’objectif est clair : convertir un simple city-break en immersion gourmande. Pour les professionnels, il s’agit de capter les 9,4 millions de nuitées enregistrées l’an dernier dans la métropole.


Passionnée par ces dynamiques, je teste chaque mois les nouvelles adresses, carnet à la main. La dernière bouchée qui m’a marquée ? Une lamproie confite au sauterne, dégustée au bord de la Garonne tandis que le miroir d’eau reflétait la lune. Si vous souhaitez continuer à explorer ces saveurs – et pourquoi pas croiser d’autres sujets comme le marché immobilier bordelais ou la scène artistique des Bassins de Lumières – je vous invite à garder l’œil ouvert : la prochaine découverte se trouve peut-être à deux pas de votre porte.